SEPTEMBRE 2017 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 09 - NO.01

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SEPTEMBRE 2017 VOL 9 - NO 1

EXPÉDITION À LA VIVIANNE

ACTION! 10 EMBRASURE FAIT PEAU NEUVE

11 ZOOM SUR LA VIE DE CHANTIER

11 LES 7 GRANDS-PÈRES

PRENDRONT LA ROUTE

13 LE RIFT ACCUEILLE LA FOIRE ARTISTIQUE

L’UQAT VOUS SOUHAITE UNE BONNE RENTRÉE! uqat.ca/rentree

20 LUBIK DÉVORE LES SCÈNES


ÉDITORIAL

UN ROYAUME LATENT GABRIEL DAVID HURTUBISE

Les gens de la grand’ville s’amusent à dire que nous vivons très loin, dans une « région » perdue dans le bois. Ce terme est généralement utilisé pour désigner tous les ringards vivant à l’extérieur d’une certaine ile (ironiquement nommée «  région administrative de Montréal »). Les ruraux étant minoritaires pour la première fois de l’histoire mondiale, il faudra s’attendre à tenir tête aux villes pour ne pas disparaitre. Politiquement, déjà, il faut sans cesse justifier notre utilité économique auprès de l’État. Il le faut parce que la vitalité de nos villes et villages dépend grandement des budgets alloués aux institutions de développement. Puis, dans les rues des centres urbains, bien des conversations entre exilés et citadins aboutissent en débat sur les avantages et inconvénients de la vie en « région » par rapport à la vie dans les grands centres. Mais pourquoi diable sommes-nous si fiers d’être nés ou de vivre en AbitibiTémiscamingue? Surtout, d’où nous vient cette fierté? L’hypothèse posée ici est la suivante : c’est le fait de l’isolement. Celui-ci, en tant que mythe, mais aussi et en tant que réalité géographique, semble contribuer à maintenir l’identité locale.

LA VRAIE VIE EST DANS L’ARRIÈRE-PAYS

s’apparente au passé traditionnel, en « retard » sur les villes. Selon cette optique, les «  vrais  » Québécois authentiques se trouvent dans l’arrière-pays, ici, où les champs sont fleuris et les gens, moins pressés. Ce cliché est fondé sur une représentation romantique du rural. Selon cette conception, isolement et tradition seraient deux inséparables. Cela devient plus désagréable lorsqu’on creuse davantage, car il est entendu que nous vivons à une époque antérieure, selon des coutumes anciennes, loin derrière la modernité des villes. Ainsi, nous serions isolés par rapport aux centres urbains, ouverts sur le monde actuel. Il n’est pas faux que nous sommes moins « cosmopolites », mais il ne faut pas pousser cette opposition trop loin. Si cela signifie que nous sommes coupés du globe, c’est absolument erroné. Au contraire, nous habitons des villes et villages modernes, très «  branchés  » (c’est un mot à la mode). Une mine appartient aux Suédois, le café du coin aux Américains et la banque… ce n’est pas clair. Le marché alimentaire vend des carottes importées d’Israël alors qu’elles poussent très bien au Témiscamingue. Nous sommes liés à la société globale. Bref, on a beau combattre ces stéréotypes, il faut avouer que cette image d’authenticité nous unit. À tort ou à raison, on a tendance à se prendre pour des résistants. La fierté nait du fait que nous nous percevons ainsi. Plus les villes s’étalent, plus ce sentiment identitaire parait grandir.

Il est désormais très commun d’entendre dire, de la bouche des gens d’ici, que l’Abitibi-Témiscamingue est une terre « isolée ». Le terme est vague, mais on entend généralement deux choses. Le premier sens repose sur l’idée que les ruraux mènent une vie paisible qui

DES TRÉSORS IGNORÉS

EN COUVERTURE

SOMMAIRE

L’ÉQUIPE DE TV TÉMIS PREND LA PAUSE EN PLEIN TOURNAGE DE LA SÉRIE DOCUMENTAIRE EXPÉDITION À LA VIVIANNE. L’ÉQUIPE TECHNIQUE, MOITIÉ QUÉBÉCOISE ET MOITIÉ ONTARIENNE, S’EST LANCÉE DANS L’AVENTURE AVEC L’ANIMATRICE VIVIANNE CHARTRAND. PHOTO JOSIANE BERGERON

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Il est vrai que nous sommes physiquement éloignés des centres urbains, c’est indéniable. On parle d’isolement géographique. Ce fait vient certainement favoriser l’émergence de l’identité

régionale. Excentrés, on se croit loin du vacarme. On sait que non loin, les géants du sud avalent les campagnes, se nourrissent de nos jeunes pousses, puis deviennent titans. Mais, on ne s’en fait pas trop; c’est de la résistance tranquille. En fiers Gaulois, on célèbre notre particularité, jalouse nos forêts et brandit nos symboles. On aura bientôt besoin d’un drapeau (voilà une proposition). Enfin, on n’y pense pas souvent, mais deux grandes richesses se retrouvent en abondance dans notre coin de pays : l’espace et l’eau. Sachez que notre région est aussi vaste que le Costa Rica et moins peuplée que l’Islande (ce qui n’est pas peu dire : y’a pas un chat là-bas). Aujourd’hui même, dans bien des pays, on se pile sur les pieds. En Allemagne, bien que cela soit bien vivable, ils sont plus de 200 habitants par kilomètre carré. Ici, on n’est pas trois (y’a pas même l’ombre d’un chat). Puis, de l’eau douce à perte de vue, en veux-tu en v’là! Le chemin pour venir chez nous donne déjà un bon avantgout de la chose. Regardez la réserve La Vérendrye, on aurait mieux fait de ne pas construire de route et de faire du portage. Il y a 4000 lacs et rivières, un voyage qui ferait pleurer n’importe quel Touareg. En plus, des arbres à perte de vue. Du point de vue des ressources, nous sommes milliardaires. Mais au diable tout cela, les gens des régions ont d’autres choses à offrir que le territoire. On ne peut pas marchander ce qu’on ne possède pas vraiment, par ailleurs. Il est plus sage de conclure que le territoire nous façonne davantage que nous le transformons. Que ce royaume est précieux parce que nous sommes liés à lui. Que nous sommes loin, à l’abri des bouleversements de la mondialisation, tranquilles, chez nous. L’important, c’est d’y croire avant tout, n’est-ce pas?

CHRONIQUES L’ANACHRONIQUE 4 TÊTE CHERCHEUSE 5 MA RÉGION J’EN MANGE 6 ENGAGEMENT SOCIAL 6 LA ROUTE QUI NOUS SÉPARE 7 PREMIÈRES NATIONS 8 RÉGION INTELLIGENTE 9 DE PANACHE ET DE LAINE 18 ENVIRONNEMENT 20 ARTICLES PREMIÈRES NATIONS 5 ARTS VISUELS 10 - 14 HISTOIRE 14 - 15 MUSIQUE 19 - 22 CALENDRIER 23

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ___________________________________ JOURNALISTES-COLLABORATEURS ET CHRONIQUEURS Jérôme Adam, Vicky Bergeron, Marie Carneiro, Jayden Chouinard, Clémentine Cornille, Gabriel David Hurtubise, Michel Desfossé, Francine Gauthier, Cloé Gingras, Caroline Lemire, Philippe Marquis, Lise Millette, Malorie Noël, Michèle Paquette, Michaël Pelletier-Lalonde, Sylvie Rancourt, Dominic Ruel et Simon Théberge ___________________________________ COLLABORATRICES DE SECTEUR Véronic Beaulé (MRC Témiscamingue) Geneviève Béland (MRC Vallée-de-l’Or) Madeleine Perron (Rouyn-Noranda) Sophie Ouellet (MRC Abitibi-Ouest) Véronique Filion (MRC Abitibi) ___________________________________ CORRECTRICE D’ÉPREUVES Milène Poirier ___________________________________ RÉDACTION ET COMMUNICATIONS Lise Millette redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ___________________________________ GRAPHISME Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ___________________________________ DIRECTION ET VENTES PUBLICITAIRES Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ___________________________________ L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par la Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue, fondée en novembre 2006. ___________________________________ CONSEIL D’ADMINISTRATION Dominic Ruel, président Marie-France Beaudry, vice-présidente, Véronique Gagné, secrétaire, et Fednel Alexandre ___________________________________ L’INDICE BOHÉMIEN 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ___________________________________ TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA ___________________________________ ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


À LA UNE

LE LAC TÉMISCAMINGUE EN VEDETTE D’UNE SÉRIE TÉLÉVISÉE LISE MILLETTE

L’équipe de TV Témis, dans une collaboration québéco-ontarienne, a orchestré un voyage en deux parties sur le lac Témiscamingue dans le but de faire découvrir sa beauté naturelle. Le tout sera présenté à la télévision et sur Internet à compter de 2018. « Cette série est en quelque sorte une téléréalité documentaire, commence la chargée de projet Lysandre Rivard. Vivianne Chartrand, qui est une véritable ambassadrice de la région, avait envie de présenter le lac Témiscamingue. Dans la série, nous présentons l’histoire de la région, nous menons une expédition qui compte de nombreux arrêts à partir du lac. Il s’agit donc de mettre en lumière trois éléments : le voyage, l’agroalimentaire et l’histoire. » Pour ce faire, les différents partenaires de l’expédition ont élaboré un itinéraire qui a pour but de mettre en lumière les attraits touristiques et de révéler, du même coup, les saveurs et les produits du terroir que l’on retrouve tout au long des berges de cet immense plan d’eau navigable.

JOSIANE BERGERON

Quatre techniciens, six blogueurs, des embarcations, un plan de sécurité et de sauvetage, pas moins d’une trentaine de personnes impliquées et une étendue d’eau de 295 kilomètres carrés à découvrir : le projet Expédition à la Vivianne ne laisse aucun détail au hasard et promet un lot de découvertes et d’aventures sur le lac Témiscamingue.

traditionnel en compagnie de Marylin et Karl Chevrier de Timiskaming First Nation ainsi qu’une excursion en kayak avec l’Algonquin Canoe Company de Thorne. La rivière Kipawa fait aussi partie du paysage de cette série. L’équipe de tournage s’y est arrêtée avant de poursuivre jusqu’à Ville-Marie pour faire escale à la Foire gourmande et faire un petit détour à la Maison du Frère-Moffet, la plus vieille maison toujours debout du Témiscamingue, et au Domaine des Ducs, notamment. « C’est un projet complexe qui impose de penser à tout, notamment à la sécurité des participants au tournage avec les scènes sur l’eau », souligne Mme Rivard.

Parmi les récits qui seront présentés à l’écran, les spectateurs pourront en savoir un peu plus sur une mystérieuse légende selon laquelle un ours qui attaquait un village a été capturé dans une immense pierre. Celle-ci est toujours bien dressée et l’on peut percevoir, sur son flanc, ce qui ressemble à une empreinte de patte.

La série sera diffusée par TV Témis à l’hiver 2018 ainsi que sur le site Internet temis.tv et sur la page YouTube de TV Témis. En plus des quatre épisodes d’une heure, le projet a aussi permis de constituer une banque d’images afin de garder en mémoire la beauté du paysage et des lieux inusités qui s’y trouvent.

Pour l’accompagner sans son périple, Vivianne Chartrand s’est adjoint l’œil aguerri de blogueurs de Toronto et de Montréal. Habitués aux voyages et aventuriers, ils partagent avec elle leurs découvertes. Parmi les lieux explorés et les expériences vécues, on note le Crab Shack de la marina de New Liskeard, l’île Farr, un repas

Le projet a été rendu possible grâce à la participation de nombreux partenaires, dont Ontario Tourism Marketing Partnership Corporation (OTMPC), la ville de Temiskaming Shores, Area Chamber of Commerce (TSACC), South Temiskaming, FEDNOR, Tourisme Abitibi-Témiscamingue et la MRC du Témiscamingue.

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L’ANACHRONIQUE

ÊTRE… PHILIPPE MARQUIS

ARTS VISUELS

MAURICE BÉNARD OU L’IMMIGRATION DE L’ÉPOQUE PIONNIÈRE REVISITÉE CLOÉ GINGRAS

Il y a des dizaines et des dizaines de bénévoles. Au montage, au démontage, à la sécurité, aux bars, à l’accueil, à l’animation, aux premiers soins ou ailleurs, ils sont partout. Presque personne n’est payé. Des commanditaires de toute la communauté participent. Des entreprises prêtent des équipements et parfois même du personnel. Un épicier a déjà ouvert ses réfrigérateurs une année où on a manqué de bière. C’est tout dire. On fait cela pour aider, juste pour le plaisir. Si toutes ces âmes volontaires et souriantes n’étaient pas là, rien ne se ferait. Les jeunes familles arrivent à l’ouverture des portes tout comme moi. Il y a des poussettes partout. De petites et de grandes chaises pliantes s’installent sur le site. Les enfants, excités, se courent après. Le ciel grisonne un peu, mais la foule, qui grossit sans arrêt, est lumineuse. Une présentatrice apparait sur le plateau. Elle salue le monde, donne quelques consignes, lève son verre, puis ouvre le bal. Le premier groupe se donne « à fond Léon », ses membres sont de la place et leurs admirateurs s’agglutinent autour du stage. Je suis installé à l’arrière avec un vieux chum, fin soixantaine, que je n’avais pas vu depuis plus de vingt ans. Nous dégustons l’ambiance avec délice. À la fin de leur prestation, chaudement applaudie, la place est pleine aux trois quarts. Des gens de partout, de toute classe, de tout âge et de toute origine s’éclatent. Il y a des accolades, des rires, des poignées de main et des jases à n’en plus finir. Des couples, jeunes ou vieux, se câlinent; de jeunes mères festoient pendant que leurs chums s’occupent des enfants. Les plus vieux, parmi ces derniers, se lâchent lousse dans la foule pacifique. Le deuxième groupe débute. Des odeurs de bière, d’herbe et de friteuse flottent tandis que les portables, les colliers et les souliers fluo constellent l’endroit maintenant noir de monde. Mon vieil ami jubile et boit joyeusement! À un certain moment, lorsque la lune se lève, il parcourt le lieu de son regard d’ainé attendri. Les yeux larmoyants, il me confie : « J’pensais jamais voir autant de monde. On dirait une fête de village, comme dans le temps, mais avec cent fois plus de monde! Pas de bataille, pas de problèmes, tout est tranquille! J’pensais qu’avec toutes les affaires électroniques, on aurait eu ça. Ben, tant mieux, j’me suis trompé! Y’a rien de plus humain que de faire la fête. Quand les autres sont là, c’est là que j’me sens le mieux. Regarde comme le monde est heureux à soir! » C’est ça. Rien que ça. Il n’y a rien de plus humain qu’être… ensemble! Qu’être en paix ensemble! C’est pas si dur à comprendre, il me semble.

INDICEBOHEMIEN.ORG Exposition du 29 septembre au 19 novembre 2017

Vernissage vendredi 29 septembre 17 h ENTRÉE GRATUITE Mardi au vendredi : 10 h à 17 h Samedi et Dimanche : 13 h à 16 h 42 rue Ste-Anne, Ville-Marie J9V 2B7 819 622-1362 - LERIFT.CA

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C’est dans le cadre de la Journée internationale des archives que la Société d’histoire d’Amos lançait sa nouvelle exposition mettant en vedette Maurice Bénard, un immigrant français haut en couleur. C’est parce que la Société d’histoire d’Amos a acquis le fonds d’archives de photos inédites de Suzanne Parmentier et de la famille Bénard que le personnage hétéroclite et fascinant qu’est Maurice Bénard a pu refaire surface. Ce plongeon dans la vie de cet homme polyvalent, à la fois coureur des bois, bourgeois, entrepreneur, prospecteur et homme de lettres, permet, par la même occasion, de mettre en lumière cette époque sous un autre angle. C’est ainsi que dans son sillon, nous découvrons également l’apport important de deux femmes : Marie Quentier, la mère de Maurice Bénard, et Berthe Bénard, la femme de ce dernier. Première femme propriétaire d’un établissement hôtelier, Marie Quentier cèdera l’établissement à sa bru, donnant ainsi un poids considérable et non négligeable à la gent féminine pour l’époque. La mise en valeur du parcours de Maurice Bénard nous replonge également dans le contexte de la colonisation et de l’immigration en région, d’ailleurs abordé dans le livre Avec le rêve pour bagage : les immigrants à Rouyn-Noranda 1925-1980 de Benoit-Beaudry Gourd paru aux Éditions du Quartz. La perspective est toutefois tout autre, c’est-à-dire que le parcours singulier de Maurice Bénard appartient à un autre type de bâtisseur que ceux provenant de la vague d’immigration reliée au boum minier. À travers cette concentration somme toute homogène des premiers colonisateurs en raison du projet nationaliste du clergé au début du XXe siècle, d’autres portraits peu communs à l’image de celui de Maurice Bénard surgissent. C’est ainsi que nous en apprenons davantage sur Hector Ogden, Ben Serra et Antonio Maria Serra, des pionniers appartenant aussi à cette autre vague de bâtisseurs d’Amos des premiers temps.

FONDS SUZANNE PARMENTIER

La scène est prête, les tests de son ont eu lieu dans l’après-midi. Tout semble bien parti. Il se pourrait qu’il pleuve dans la soirée, mais pas des clous. La foule devrait passer au travers… On pense que la fête « rentrera » dans son argent. C’est la seule chose qui compte : pas faire de trou et pouvoir refaire le « coup » l’an prochain.

Divisée en quatre principaux volets et s’inscrivant dans l’air du temps, l’exposition se retrouve également en volet numérique avec du contenu supplémentaire. Le volet numérique est aussi intégré à l’exposition physique par des codes QR qui nous amènent vers le volet numérique et ses bonus. À cela s’ajoute une autre facette : une déclinaison sonore produite par l’artiste Massy Edmond. Il est donc possible d’écouter un paysage et des textures sonores des lieux foulés par Maurice Bénard sur place comme de la maison. Selon vos intérêts, une panoplie de façons de s’intéresser à l’exposition s’offre à vous!

L’exposition est en cours au Centre d’archives de la Société d’histoire d’Amos, et ce, jusqu’au 30 mars 2018. L’entrée est gratuite, il n’en tient qu’à vous de venir visiter cette magnifique exposition aux couleurs et au design contemporains pour aborder autrement les premiers instants de la colonisation d’Amos à travers le parcours de Maurice Bénard sur le sol abitibien. Si vous désirez en apprendre davantage, l’archiviste Guillaume Trottier tiendra une conférence à propos de Maurice Bénard le 12 septembre à 10 h dans le cadre des Belles matinées à la Bibliothèque municipale d’Amos. Art mobile au Québec : Mobilisations (nouveaux médias) Debby Talbot, Mercier : Mais où sont les épices ? (Peinture) Galerie découverte : Diane Lepage – Ma touche Vitrine photo : Vitri Concours Photo - Portrait de famille


TÊTE CHERCHEUSE

PREMIÈRES NATIONS

UNE JOURNÉE DES AUTOCHTONES QUI LAISSE DES TRACES

L’IMPRODUCTIF ORDRE POUR LES PROFS

MICHÈLE PAQUETTE

DOMINIC RUEL

C’est sous le signe de l’accomplissement que le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or et sa directrice, Mme Édith Cloutier, ont fêté la Journée nationale des autochtones. En effet, deux réalisations qui sont le fruit d’un travail collectif de plusieurs années ont été inaugurées : Kijaté, après 9 années de travail, et Kinawit, rénové après d’importants travaux d’aménagement. Environ 350 personnes ont participé aux deux évènements, autochtones et non-autochtones.

KIJATÉ Le projet Kijaté, qui signifie «  plein de soleil », comprendra 24 unités de logements sociaux pour familles autochtones. Le coup d’envoi du projet a été donné lors de la Journée des autochtones en juin dernier par la première levée de terre devant des bâtiments en construction.

KINAWIT Il s’agissait de l’inauguration officielle du site culturel et touristique Kinawit, qui veut dire « nous inclusif » en langue algonquine. Situé sur le bord du lac Lemoine, « il se veut un lieu de réconciliation et de rencontre.   C’est aussi un lieu de fierté culturelle, de guérison et de renforcement identitaire  », ajouteMme Cloutier. « Il est utilisé par des groupes communautaires, des tout-petits aux ainés », mentionne Mme Rachel Lagueux, agente de communications. Le site est ouvert à tous durant toute l’année. On peut y louer le pavillon principal avec service de traiteur ainsi que les chalets quatre saisons. Lors de la Journée des autochtones s’y est déroulée une journée portes ouvertes comprenant les activités suivantes : des démonstrations de danses, des chants et tambours traditionnels, une histoire racontée sous le tipi, des dégustations de mets traditionnels, des animations pour les enfants, des promenades dans les sentiers aménagés en forêt, des visites guidées des lieux, une exposition, la vente d’artisanat autochtone ainsi que la création d’une œuvre collective.

En attendant l’école du futur, gossée avec amour par le cuisinier, l’architecte et le triathlonien, il faudra continuer à parler d’éducation. À chaque rentrée, on revient, de manière plus ou moins habile, sur l’importance de l’éducation au Québec. Début aout, les jeunes libéraux (oui, ça existe!) ont ramené l’idée d’un ordre professionnel pour les enseignants du Québec. La CAQ l’a fait il y a quelques années. Ça donne l’impression qu’on réfléchit sur la profession enseignante. Que disent les jeunes du PLQ? « On veut la reconnaitre comme une profession noble, qui apporte vraiment beaucoup de bien au Québec. Et en la reconnaissant, en l’encadrant davantage, par exemple avec un ordre professionnel, on irait chercher cette valorisation-là. » L’intention est bonne, le moyen est moyen. Où étaient-ils quand Couillard a coupé un milliard dans les écoles? Rappelons le rôle d’un ordre : la protection du public. Au Canada, seules l’Ontario et la Colombie-Britannique ont connu l’ordre pour les profs. On pensait nettoyer les écuries d’Augias. En fin de compte, moins de dix enseignants ont été congédiés. Les ingénieurs aussi ont un ordre professionnel et la juge Charbonneau a montré par A + B que le public a été bafoué. Les profs seront valorisés le jour où l’éducation en elle-même sera une priorité sociale et politique, et non pas en leur faisant payer une cotisation annuelle! Un ordre n’assurera pas un enseignement de qualité. La Loi sur l’instruction publique et les conventions collectives prévoient l’ensemble des normes et modalités de la qualification, de la description de tâche et de l’évaluation. Commissions scolaires et directions ont tous les outils pour faire le travail. Évaluer un enseignant restera toujours complexe. La reddition de comptes serait inefficace. Les critères objectifs et quantitatifs sont difficiles à fixer. Normand Baillargeon, philosophe de l’éducation, sonne même l’alarme, craignant « que les enseignantes et enseignants se mettent à n’enseigner qu’en vue de cette reddition de comptes et, par exemple, à n’enseigner que ce qui permettra à leurs élèves de passer divers tests ou épreuves ». Mais surtout, un ordre ne redonnera pas d’autorité aux profs (insérons ici l’idée que le respect s’apprend d’abord à la maison). L’autorité découlera de la clarté de la mission de l’enseignement. Il faudra restituer l’enseignant dans son rôle premier : celui de passeur de savoirs et de culture. L’enseignement sera toujours la relation entre quelqu’un qui sait et un autre qui a à apprendre. À force de présenter le prof comme un accompagnant dans l’apprentissage, à coup de pédagogie de la main sur l’épaule, à penser que l’élève en a autant à faire apprendre, on brimera l’autorité du prof. L’autorité sera intellectuelle et se nourrira de la maitrise des savoirs. Tant qu’un enseignant sera vu tantôt comme un G.O., tantôt comme un moniteur ou un psy ou encore comme un parent bis, l’autorité sera au plancher. Un ordre n’y ferait rien.

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ENGAGEMENT SOCIAL

LES IRRESPONSABLES SIMON THÉBERGE

Nous sommes tous, dans une certaine mesure, responsables des plus grands problèmes auxquels notre monde est confronté : l’injustice, la pauvreté, la misère, le non-respect de l’environnement. Tous coupables; tous à blâmer. J’ai parfois l’impression que l’on me place le poids du monde sur les épaules. Comme si j’allais arrêter le réchauffement climatique d’un seul pot de yaourt jeté au recyclage. Bien sûr, en bon enfant de la décennie 90, je me rappelle avoir entendu mes enseignants et tout adulte un tant soit peu conscientisé me répéter qu’il fallait travailler « localement » et que c’étaient les petits gestes qui comptaient. Pourtant, quand j’ai vu la quantité de plastique que je considérais recyclable se faire entasser dans le conteneur à déchets de l’épicerie dans laquelle je travaillais lorsque j’avais 19 ans et quand j’ai vu le nombre astronomique de pertes alimentaires dans les restaurants dans lesquels j’ai travaillé plus tard, j’ai revu mon cynisme à la hausse au sujet de l’impact réel des petits gestes.

MA RÉGION, J’EN MANGE!

TOMATE MÉLODIEUSE AVOCAT ET VINAIGRETTE AU BASILIC FRAIS MÉLANIE GÉRARD, LA MUSE GUEULE ROUYN-NORANDA POUR 4 PERSONNES

VINAIGRETTE 150 ml 25 g 15 ml

Huile d’olive Basilic de la Néoferme d’la turlute Vinaigre de vin blanc Sel et poivre

Laver le basilic et l’assécher dans une essoreuse ou avec des essuietouts. Passer tous les ingrédients dans un mélangeur quelques secondes seulement (pour éviter de briser la fibre du basilic).

Si je participe aux problèmes de ce monde, c’est parce qu’on m’y a intégré bien malgré moi. J’en fais partie parce que ma personne s’est construite au sein de ces problèmes. Merci aux progressistes : je vis maintenant une relation amour/haine avec mon mode de vie. Maintenant, comment dois-je gérer cela? Je pourrais choisir l’amour de mon mode de vie et me décharger de toute responsabilité. Je pourrais aussi me radicaliser au point de me marginaliser auprès de mes pairs. Voilà que s’ouvre, devant moi, l’échelle de la responsabilité sociale. À une extrémité, le désengagement total et le refus d’assumer la plus infime responsabilité; à l’autre extrémité, l’engagement total et le sacrifice de sa personne à la cause. Entre les deux, un éventail infini de possibilités et d’opportunités d’agir. Des questions s’imposent : comment doit être déterminé mon degré d’engagement? Et quelles pistes d’actions dois-je favoriser? Dois-je attendre d’être financièrement stable ou dois-je commencer maintenant? Dois-je seulement changer mon comportement ou dois-je chercher à influencer celui des autres aussi? Dois-je me concentrer sur un seul problème ou dois-je tous les combattre à la fois? Dois-je m’intéresser avant tout à mes proches ou dois-je intervenir équitablement et plus largement?

ENTRÉE 1 à 2 2 à 3 160 g 12

Avocats murs Tomates sur vigne de L’Éden rouge Fromage Mélo Dieux, La Vache à Maillotte Ciboulette ou ognons verts hachés Feuilles de basilic (pour décorer)

Chauffer le four à 350 0F. Couper 8 belles tranches de tomate (environ 1,5 cm d’épaisseur). Hacher la ciboulette ou l’ognon vert.

La réponse du sens commun es assez décevante et ressemble à : « Chaque personne est libre d’agir selon sa conscience et suivant ses valeurs profondes et ses traits de caractère. » Au bout du compte, dire que la réponse est en nous ne fait que rendre les choses encore plus vagues, non?

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Faire 8 tranches de fromage d’environ 20 g chacune. Couper l’avocat en deux, retirer le noyau et faire 16 tranches à même la pelure.

Je fais donc partie de ces personnes qui considèrent qu’elles ont une grande responsabilité sociale autant dans l’action que dans la sensibilisation. Mais comment pouvons-nous en vouloir à ceux qui sont désengagés? Sont-ils vraiment responsables ou ne sont-ils au fond que des humains bien de leur temps qui tentent d’avancer bon gré mal gré?

Sur une plaque à biscuits, monter 4 portions comme suit : 4 tranches d’avocat surmontées de 2 tranches de tomates, puis de 2 tranches de fromage.

Je crois que si l’on veut que ces gens se sentent inclus dans le projet d’un monde plus juste et d’un environnement plus sain, il est impératif de les voir non pas comme des gens de mauvaise foi, mais comme des personnes bien intentionnées qui, comme tout le monde, sont un peu perdues. On évitera alors ce discours condescendant et moralisateur qui divise davantage qu’il rassemble.

Laisser reposer 2 minutes.

Passer au four environ 6 minutes pour faire légèrement fondre le fromage.

Retirer chaque portion avec une spatule et déposer dans une assiette à entrée. Arroser de vinaigrette, parsemer de ciboulette ou d’ognon vert et décorer de feuilles de basilic.


LA ROUTE QUI NOUS SÉPARE

LE PRIX DE L’OR MICHAËL PELLETIER-LALONDE

Récemment, nous apprenions la mise en branle des travaux pour la déviation de la route 117 à l’entrée de la petite ville de Malartic dans le cadre du projet d’agrandissement de la plus grande mine d’or à ciel ouvert en milieu habité au pays. Le gouvernement du Québec a annoncé, en avril dernier, qu’il autorisait le projet au cours d’une sortie où on n’a, semble-t-il, pas cru bon de dépêcher de « ministres séniors », donnant des airs de routine à cette décision pourtant peu banale, histoire de réaffirmer une réalité observable à l’œil nu : l’emprise de l’industrie minière sur le territoire et les communautés de la région. Cette industrie, appuyée par la législation québécoise ainsi qu’une poignée de personnalités politiques locales et nationales, fait, aujourd’hui comme hier, la loi sur de larges portions du territoire de l’Abitibi-Témiscamingue. En plus d’accaparer l’essentiel du sous-sol de la région entre Rouyn-Noranda et Val-d’Or, elle génère des tensions au sein de communautés, limite les possibilités de conservation du territoire et refaçonne littéralement le paysage. Le tout, gracieuseté d’un modèle d’exploitation des ressources orienté par et pour le privé, mais dont les couts environnementaux, politiques et économiques sont collectifs.

FREE MINING, CŒUR DE L’APPROPRIATION Au cœur du phénomène se trouve le principe du free mining. En bref, ce dernier octroie à quiconque, en échange de certaines conditions et de quelques frais, une série de droits sur le territoire et les ressources. Selon Laura Handal Caravantes, dans Dépossession, on compte notamment le droit d’acquérir, sans que l’État intervienne, des droits de propriété sur les ressources minérales ainsi que la garantie de pouvoir explorer les terres ciblées par ces droits et d’exploiter les ressources découvertes. Ses répercussions sur la région sont multiples. Par exemple, seulement en Abitibi, l’Action boréale estime que c’est 40 % du territoire qui ferait l’objet de droits miniers. Cette situation a pour effet de limiter grandement les possibilités d’aménagement du territoire, les activités de l’industrie primant entre autres sur la création ou l’agrandissement d’aires protégées. C’est ainsi que, par exemple, un secteur de marais réputé très riche en biodiversité a été exclu de l’aire protégée de la forêt Piché-Lemoine, car recouvert de titres miniers, alors que celui-ci bénéficiait de l’appui de la population locale.

pour laquelle les audiences ont débuté... la veille des déclarations du conseil municipal. C’est donc sans cachette que l’on surveille les arrières d’une industrie bardée de privilèges pendant sa conquête du territoire et des ressources. Pour la suite des choses, la minière a affirmé, dans un communiqué daté du 27 juillet 2017, qu’elle « poursuivra ses efforts afin de constamment améliorer ses processus dans le but de réduire les impacts que peut générer le Projet [Extension Malartic] et de favoriser une cohabitation harmonieuse avec la communauté ». Intention louable, certes, mais qui n’explique en rien de quelle façon seront compensés les désagréments subis par des citoyens et citoyennes de la ville depuis le début des opérations. Surtout quand on sait que la minière entend aller de l’avant dans son projet, malgré les procédures judiciaires visant à faire annuler le décret gouvernemental autorisant l’agrandissement, comme rapporté par L’Écho Abitibien dans un article paru le même jour que le communiqué. Bien entendu, on reconnait ici l’importance que peuvent avoir les projets miniers pour la région, notamment en termes économiques : seulement pour la mine à Malartic, c’est plus d’un millier d’emplois qui sont concernés. Selon le directeur de la mine, toujours selon L’Écho Abitibien dans son article paru le 27 juillet dernier, 160 emplois supplémentaires seront créés grâce à la déviation de la route 117. C’est donc dire le nombre de personnes qui dépendent actuellement directement ou indirectement des travaux de la minière. Or, quand on prend la mesure de la disproportion entre le pouvoir des communautés et des citoyens et citoyennes par rapport à celui de l’industrie, il semble qu’on serait en droit de s’attendre à moins de complaisance et d’engagement des figures politiques élues par rapport à cette dernière.

28 septembre au 5 novembre 2017

Aussi, les ramifications du free mining dans la législation minent le poids des citoyens et citoyennes dans le choix d’accepter ou non ces projets de « développement ». En effet, parmi les droits ahurissants mis à la disposition l’industrie minière, on compte notamment le droit d’exproprier, œuvrant à titre de « garantie », lorsqu’une compagnie doit réaliser ses travaux d’extraction, si la négociation avec un ou une propriétaire n’aboutit pas (article 235 de la Loi sur les mines). Cette garantie a d’ailleurs été mise en œuvre en 2010, lorsqu’on a évincé, menottes aux poings, le dernier citoyen possédant un terrain sur le territoire de la fosse à Malartic.

DERRIÈRE LES PARAVENTS DE LA DÉMOCRATIE À l’appropriation du territoire par l’industrie, une poignée d’élus prête mainforte, s’en faisant parfois les agents. À ce titre, l’appui indéfectible de certaines figures politiques de Malartic au projet d’agrandissement est éloquent. Comme rapporté par L’Écho Abitibien dans un article daté du 14 mars 2017, le conseil municipal de la ville pressait le gouvernement du Québec d’autoriser le projet, affirmant qu’une non-autorisation dans de brefs délais pourrait « avoir des conséquences économiques importantes et sociales  »; le maire de la ville prenait alors complètement le parti de la minière, en déclarant : «  On est derrière eux [la minière], parce qu’ils respectent les règles. » Ce parti pris a de quoi se poser de sérieuses questions, surtout quand on sait que des citoyens de la ville ont entrepris de passer par les tribunaux pour tenter de contraindre la minière à respecter les normes d’opération, dont celles concernant le bruit, réputées dépassées systématiquement au fil des dernières années. En effet, une demande d’injonction a été déposée l’an dernier à cet effet, demande

VERNISSAGE: JEUDI 28 SEPTEMBRE 17 EN PRÉSENCE DE L’ARTISTE

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Renseignements sur nos activités : www.ville.lasarre.qc.ca Centre d’art Rotary de La Sarre

Entrée libre

L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017 7


PREMIÈRES NATIONS

KAKINA CAROLINE LEMIRE

Kakina est un mot algonquin qui signifie « ensemble ». C’est également le nom qui a été choisi pour le projet artistique unifiant le FME et le comité du Pow-wow de Pikogan. Depuis un an, les deux organisations ont entrepris une démarche de rapprochement avec l’art comme outil principal de communication. Une démarche artistique et humaine à travers laquelle les deux nations auront réussi, au fil des rencontres et de la création, à s’apprivoiser et à tisser des liens. En juin, la population d’immenses lettres lumineuses, fabriquées par l’équipe du FME, ont été installées sur le site du 5e Pow-wow de Pikogan et aux abords de la rivière Harricana : un clin d’œil qui marque le décor et qui invite l’ensemble de la région à participer à ce grand rassemblement traditionnel. À son tour, le FME se prépare à recevoir l’équipe d’Anicinabek qui enrichira le 15e anniversaire du festival. Des danseurs, un conteur

et des artisans prendront part pour la première fois à ce grand rendezvous estival. Pour ce faire, le FME a fait une place toute particulière aux gens du Pow-wow, aménageant le parc Tremoy pour les recevoir pendant l’après-midi et la soirée du vendredi 1er septembre. De grands tipis flottants, réalisés par l’artiste Jacques Baril, peuvent déjà être vus sur le lac et soulignent d’avance cette présence anicinabe. La journée du 1er septembre sera donc un hommage à la culture autochtone et se déclinera en plusieurs activités : kiosques d’artisanat, dégustations de mets traditionnels, conférences et ateliers. En soirée, vous pourrez assister gratuitement à un spectacle conçu spécialement pour l’occasion. L’histoire qui sera racontée, entrecoupée de danses traditionnelles, est basée sur la légende de l’ours, Makwa. Ce récit, livré en toute simplicité par Richard Kistabish, parle d’un des animaux les plus respectés par les Anicinabek et nous explique comment il est devenu synonyme de respect et d’équilibre dans la nature. Une occasion à ne pas manquer.

Tout le monde doit pouvoir réussir Un intervenant de plus par école primaire Aider les enfants ayant des besoins particuliers est une priorité

Pour en savoir plus sur cette mesure notreplan.gouv.qc.ca

8 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017

17-1610 Annonce

V2

ÉPREUVE : 1-1


RÉGION INTELLIGENTE

MIJOTÉ DE BALONEY MICHEL DESFOSSÉS

Le 10 aout dernier, le ministre Blanchette annonçait la mise en place du nouveau Fonds d’appui au rayonnement des régions, le FARR.

QUELLE DÉMARCHE LE GOUVERNEMENT A-T-IL IMAGINÉE POUR QUE LE DÉVELOPPEMENT DES RÉGIONS SE FASSE DE FAÇON COHÉRENTE ET RESPECTUEUSE DES CHOIX DE LEUR POPULATION DANS LE FUTUR?

Est-ce que cela nourrira les ambitions de la région? Déclaration d’intérêt : par souci de transparence, je me dois d’abord et avant tout de déclarer que je suis un ex-employé de la Conférence régionale des élus de l’Abitibi-Témiscamingue.

« On veut financer des projets, pas leur administration », confiait le ministre Coiteux au journal Le Soleil, ajoutant que les régions seront responsables de déterminer leurs priorités et mettront en place les mécanismes de sélection.

PROCHAIN VERNISSAGE

5 À 7, VENDREDI 22 SEPT. SPÉCIAL BIÈRE & SAUCISSES

_________ Bon, cela dit, un peu de musique pour alimenter la lecture de cette chronique : Capitaine Nô, s’il vous plait, je prendrais bien un peu de Baloney! > YOUTUBE.COM/WATCH?V=EUFRLU0XC-4

Fussent-elles les personnes les plus éclairées que l’on puisse trouver, les représentants du milieu choisis par les MRC ne sont pas des devins qui peuvent imaginer tout seuls l’avenir de toute une région. Et j’ajoute que personne n’a mesuré le degré d’atteinte de la planification stratégique régionale 2014-2019. Difficile d’imaginer le chemin à prendre lorsque l’on ne sait même pas la distance parcourue!

Ah et puis, pourquoi pas Mark Knopfler itou! Baloney Again! > YOUTUBE.COM/WATCH?V=9-EJCQBCLG0 _________ Le Fonds d’appui au rayonnement des régions remplacera les défunts fonds gérés par la Conférence régionale des élus de l’Abitibi-Témiscamingue (CRÉ), dissoute il y a plus d’un an. La Conférence des préfets gèrera ce nouveau fonds et, pour ce faire, consultera une dizaine de personnes issues du milieu et choisies par chacune des MRC de la région. À la table, le ministre responsable de la région devra s’assurer du bon usage des fonds publics. Les préfets ont retenu six priorités régionales à soutenir en s’attachant en forte partie à la Planification stratégique régionale 2014-2019 qu’avait réalisée la Conférence régionale des élus. Ces élus, alors au gouvernail de la défunte CRÉ, avaient commandé la tenue de cet important chantier à l’équipe en place. Plus de 300 personnes et organismes issus des 5 territoires de la région ont été mobilisés et concertés. On peut donc croire que pour les deux prochaines années, les élus et citoyens-conseillers réunis à la table du comité de sélection des projets verront à accorder les projets soutenus avec les priorités du plan de développement. Logique. Mais, à partir d’ici, quelques questions s’imposent sur la suite des choses : Sur quelles priorités se feront les choix de développement à compter de janvier 2019, après l’année 5 du plan quinquennal préparé par la CRÉ? Quelle démarche le gouvernement a-t-il imaginée pour que le développement des régions se fasse de façon cohérente et respectueuse des choix de leur population dans le futur?

Je prendrai comme première réponse à mes deux questions posées plus haut celle qu’émettait l’hiver dernier à ce propos le président de la Conférence régionale des préfets du Saguenay–Lac-Saint-Jean, André Paradis : « Il s’agit là d’une bonne occasion d’inviter la société civile à participer à l’exercice. »

MODULE DE SURVIE POUR UN AVENIR INCERTAIN DANIEL CORBEIL

Il ajoutait au micro d’ICI Radio-Canada : «  Le gouvernement ne reconnaitra plus les tables régionales, mais ça n’empêche pas une région de mettre en place une telle table et de la financer par les sommes d’argent qui proviennent des différentes MRC […] Il faut absolument que nous élargissions la base de données avec la société civile. »

ABSENCE FRANCINE PLANTE COLETTE JACQUES

Et nous, en Abitibi-Témiscamingue, que ferons-nous? Selon moi, notre région, l’Abitibi-Témiscamingue, dispose de tous les ingrédients pour entrer en cuisine et réussir une recette des grands jours : - Une tradition de concertation établie sur plus de 50 ans de lutte pour assurer notre développement;

L’ÉTERNITÉ, LE JOUR D’APRÈS

Martin Beauregard

JUSQU'AU 17 SEPTEMBRE

- Une société civile organisée et capable de faire preuve d’un sens élevé de la planification et d’intelligence territoriale; - Des citoyennes et citoyens capables de se mobiliser pour les grands enjeux. Certains d’entre vous, chers lecteurs, pourraient me dire que si la démarche actuelle du gouvernement fait l’impasse sur la participation citoyenne, qu’au moins l’argent est de retour grâce au FARR. Vous pourriez aussi ajouter, comme le dit l’adage, que faute de grives, on mange des merles. Je reprendrais à mon compte cette dernière formule un peu ampoulée de la façon suivante : notre région s’est retrouvée trop souvent devant un mijoté de baloney et qu’il soit en tranches épaisses ou qu’il soit ciré, ça restera toujours du baloney.

AUTOUR DU FEU

Joanne Poitras

JUSQU'AU 14 OCTOBRE

MUSEEMA.ORG #notre MA

Et puis, rien ne vaut un pâté bien préparé.

L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017 9


ARTS VISUELS

EMBRASURE FAIT PEAU NEUVE LISE MILLETTE

PHOTOS : ARIANE OUELLET

Malgré son allure allongée et effilée, la structure qui s’élève jusqu’à 8 pieds de hauteur n’est pas une bombe, mais bien l’œuvre Embrasure, exposée à Amos depuis 2004 et revenue temporairement au bercail pour y subir une cure de rajeunissement.

« L’idée de la brèche vient de l’imperfection ou encore de la blessure qui guérit et qui laisse des traces », résume l’artiste. Cet espace au cœur de la sculpture est surmonté d’une cloche qui a le pouvoir d’émettre un signal, de vibrer, de briser le silence. Parlant de cette cloche, Ariane Ouellet se rappelle la chanson Anthem, de Leonard Cohen, et ce passage en particulier : « Ring the bells that still can ring. There is a crack in everything. That’s how the light gets in. » (Traduction : « Faites sonner les cloches qui peuvent encore sonner. Il y a une fissure en toute chose. C’est ainsi que la lumière peut entrer. »)

Dressée dans l’arrière-cour d’Ariane Ouellet à Rouyn-Noranda, l’œuvre en restauration a suscité la curiosité et attiré les regards de certains qui se demandaient bien ce qui se tramait chez leur voisine, qui a utilisé pas moins de 400 mètres de fils de fer tordus pour compléter son œuvre. Son travail de restauration aura duré six semaines. Ariane Ouellet a d’abord dû retirer les vieux fils de cuivre rouillés dans une opération complexe et ardue de déconstruction d’un immense tricot métallique.

« C’est un ensemble de symboles, mais aussi une démarche de tendre vers l’autre, d’aller vers... J’y vois un espoir que la violence, qui détériore, en vienne à cesser un jour », confie Ariane Ouellet. Dans la version 2017 de l’œuvre, Ariane Ouellet a ajouté des perles dans la couche extérieure de l’œuvre. Ces perles rappellent l’art perlé que l’on retrouve chez les Premières Nations. Le perlage est aussi une référence au travail des femmes et chacune des perles peut aussi représenter des larmes.

Initialement créée en 2004, à la demande de la Table de concertation contre la violence faite aux femmes, Embrasure avait été inaugurée un 6 décembre, en mémoire des victimes du drame de l’école Polytechnique de Montréal. L’œuvre étant exposée à l’extérieur, près du pont d’Amos, le temps a fait son œuvre et la sculpture s’est érodée et détériorée. L’œuvre représente un œuf, symbole de la fécondité et de la féminité, placé dans une cage de métal. Dans l’enchevêtrement de fils, tissés et noués à la manière des liens que l’on crée, l’artiste a pris soin de laisser une ouverture. 10 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017

LA VIE MUNICIPALE A BESOIN DE FEMMES ENGAGÉES

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Son œuvre terminée pour une seconde fois, Ariane Ouellet a remis sa pièce afin que celle-ci retrouve son emplacement original.

on fait avancer le Québec

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DIVISION/SUJET : ÉLECTIONS 2017

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DATE : 3 août 2017 10:39


ARTS VISUELS

À La Sarre, ville forestière centenaire, nous avons la chance de pouvoir visiter plusieurs expositions en lien avec ce 100e anniversaire, dont celle de plusieurs des tableaux du peintre Jean-Paul Hubert qui portent sur la foresterie et la vie de chantier d’autrefois. M. Hubert a passé lui-même la majeure partie de sa vie en forêt. À l’époque, il a bien connu la vie de chantier et tous les travaux inhérents à l’exploitation forestière, mais à l’échelle humaine. À sa retraite, la nostalgie lui fait revoir son passé riche d’histoires et l’envie lui prend de raconter son vécu en forêt. Il choisit pour ce faire de le traduire en images. Cet autodidacte va chercher par correspondance les notions en peinture que requiert son projet et il choisit son médium : l’acrylique. Sur plusieurs années, il compose des tableaux inspirés des souvenirs lointains qui lui reviennent en mémoire.

En effet, essentiellement, c’était une foresterie d’hiver. Ainsi, le sol forestier n’était pas affecté par les allées et venues des chargements de bois tirés par les chevaux de trait qui devenaient les meilleurs alliés des bucherons. Ils assumaient beaucoup, mais surtout le transport des billes jusqu’à la rivière, celui du matériel, des outils et des denrées, le glaçage des chemins forestiers. Ces belles bêtes forçaient l’admiration. Pas étonnant que le peintre en fasse l’éloge.

Et voilà tout l’intérêt de cette forme de rétrospective : il a pu inventorier presque tous les différents aspects touchant la foresterie d’avant-guerre et son évolution vers la mécanisation au fil du temps. La nostalgie et le souci de rendre toute l’authenticité de l’époque transpirent tout au long de son œuvre qui raconte assez fidèlement, à travers des scènes de genre descriptives en termes de détails, les anecdotes qui foisonnent entre les attelages d’orignaux domestiqués et les diners pris en forêt autour d’un feu improvisé.

Les créations de Jean-Paul Hubert font preuve de beaucoup de réalisme et d’authenticité. Fidèle au sujet qu’il sait documenter, il illustre les animaux et les outils dans leur contexte de travail d’époque, de telle sorte que chaque tableau est un enseignement. Sapins, épinettes, vêtements de travail, magasin de la compagnie, machinerie et mécanique de la foresterie d’après-guerre, chantier, camp, atmosphère des lieux, simplicité, économie de biens, modestie, zèle, métiers de la forêt : tout est fidèlement représenté. Le paysage hivernal domine. Les bucherons coupés du monde s’imprègnent de nature sauvage et de magnifiques paysages que le peintre fait resurgir du passé. De beaux horizons lointains nous font comprendre et ressentir l’isolement auquel ils sont confrontés, mais également la profondeur de l’enracinement de ces braves pionniers dans un si vaste pays : ils se sentaient comme des seigneurs.

C’était une vie laborieuse où le travail prenait toute la place et tout l’espace! Pensez à une famille de 40 hommes vivant ensemble dans un camp et parta-

Jusqu’au 10 septembre, visitez Faire chantier à la salle du conseil municipal de la Ville de La Sarre, du lundi au vendredi, de 9 h à 12 h et de 13 h à 16 h.

Frank Polson au Centre d’exposition de Val-d’Or

UN MODÈLE POUR LES JEUNES AUTOCHTONES MICHÈLE PAQUETTE

Cet été, le Centre d’exposition de Val-d’Or a accueilli Les 7 grands-pères et Rétrospective de Frank Polson. Après une vie mouvementée, Frank Polson a trouvé sa voie dans la peinture depuis une vingtaine d’années. Il assume maintenant son rôle de modèle auprès de jeunes autochtones tout en continuant à peindre. Son exposition Les 7 grands-pères comprenait des toiles utilisées lors d’une collaboration avec l’école Amos-Ososwan de Winneway. Quant à Rétrospective, elle regroupait des toiles réalisées depuis ses débuts. Frank Polson s’inspire de l’école des Woodlands, créée entre autres par Norval Morrisseau. Cette école utilise les couleurs vives et de gros traits noirs entre les différents éléments. Il s’agit de lignes de communication qui délimitent des aplats de couleurs vives. Les personnes et les animaux sont représentés comme s’ils étaient vus avec des rayons X. Ils sont toujours vus de l’intérieur. L’école des Woodlands accorde une grande importance à la spiritualité. Frank Polson a également par sa peinture une vocation d’élever l’âme ou la pensée. Le projet des 7 grands-pères avec les jeunes fut basé sur une légende anishnabe où le Grand Esprit qui voit le désordre dans lequel les humains vivent commande aux sept animaux totémiques qui sont les sept grands-pères d’agir, c’est-à-dire de mettre au monde un enfant qui aurait les sept valeurs. Ce sont l’aigle (l’amour), l’orignal (le respect), le loup (l’humilité), le castor (la sagesse), l’ours (le courage), le bigfoot qui n’est pas vraiment une figure anishnabe, mais que l’on retrouve dans beaucoup de contes et légendes et qui signifie l’honnêteté, et finalement, la tortue, qui est la Terre-Mère qui nous apprend à vivre ces enseignements lentement, mais surement dans la vérité.

« Ces expositions de Frank Polson soulèvent beaucoup d’appréciation positive, juste à voir le livre de commentaires et l’enthousiasme que ces expositions soulèvent à Val-d’Or », nous dit Mme Anne-Laure Bourdaleix-Manin du Centre d’exposition de Val-d’Or. Au cours des mois à venir, M. Polson va exposer dans d’autres centres d’exposition à Amos, Ville-Marie, La Sarre, Cobalt, Mont-Saint-Hilaire et North Bay ainsi qu’à l’année dans une galerie de Montréal, la galerie Ashu kan.

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FRANCINE GAUTHIER

geant tout. Réveillés au petit matin par les bons soins du shore boy, ils partaient en forêt après un frugal déjeuner alors que la noirceur tenait tête à l’aube, pour revenir à la nuit tombée, fourbus et affamés. D’une étoile à l’autre, on ne s’économisait pas et, en fin de journée, l’homme rompu au dur labeur savait apprécier un bon repas capable de le soutenir lors de travaux effectués au grand air, dans le froid vivifiant de l’hiver abitibien.

PHOTOS : MICHÈLE PAQUETTE

FAIRE CHANTIER, UNE HISTOIRE DE FORESTERIE

L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017 11


ARTS VISUELS

UNE MURALE AUSSI VIVE QUE L’ESPOIR LA RÉDACTION

NATHALIE TOULOUSE

Une grande murale bleue a été réalisée par une dizaine d’élèves de l’école Sacré-Coeur de Rouyn-Noranda. Cette œuvre collective n’est pas qu’une fresque décorative, mais un véritable parcours pour ces élèves âgés de 12 à 21 ans et si le bleu domine, c’est que le bleu est la couleur de l’autisme.

Amélie Miljours et Nathalie Michaud sont enseignantes en adaptation scolaire. « On cherchait de nouvelles tâches, de nouvelles idées à réaliser », commence une des enseignantes. « Et on voulait un projet avec de multiples compétences », ajoute la seconde. La murale devient ainsi un projet de fierté et un legs puisque chacun des enfants voit la première lettre de son prénom mise en relief. « Les arts, la musique, le dessin, la peinture sont des façons universelles de s’exprimer », a résumé Arnel Martel, de la Commission scolaire de Rouyn-Noranda.

12 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017


ARTS VISUELS

DES ARTISTES TALENTUEUX À LA FOIRE ARTISTIQUE VICKY BERGERON, 11 ANS, VILLE-MARIE

La Foire artistique de la Galerie du Rift à Ville-Marie présente 14 artistes qui exposent des œuvres différentes : peintures, sculptures, estampes, dessins, etc.

PHOTOS : LAURENT BERGERON

Dans la pièce, impossible de manquer l’œuvre Visage d’une région de Christian Paquette. Elle occupe une place importante dans la galerie. Cette grande sculpture 3D en forme de visage est un hommage aux familles agricoles de la région du Témiscamingue. On y trouve 31 familles, 73 générations de passionnés en agriculture et un total de 533 noms.

Autre curiosité, les tableaux de Francine Plante, qui utilise des cartouches de fusils. Elle en fait sa marque personnelle. Dans cette œuvre, l’artiste a tenté de représenter les étoiles, ou les étoiles filantes. Émilie B. Côté, coordonnatrice de la Galerie du Rift, explique que Fontaine Leriche fait des œuvres hors du commun. Lors de cette exposition, elle a fait des toutous avec une silhouette étrange. Le Rift a pris exemple sur son projet et est allé dans les écoles. « Nous avons demandé à environ 600 enfants de faire des toutous à la manière de cette artiste-là, donc un peu tout croche, parfois avec juste une jambe ou trois yeux », dit Mme Côté. Les toutous de ces enfants sont aussi exposés. Plusieurs personnes connaissent Nancy Couturier pour ses bijoux, mais peu connaissent son talent pour ses œuvres expérimentales. Elle prend des retailles de verre, elle les fait fondre, elle fait des trous à l’intérieur. Ensuite, elle expose ses pièces sur le bord d’une fenêtre ou sous une source de lumière afin de créer des ombres. Dans l’exposition, ces pièces sont suspendues comme un mobile et placées comme telles, elles prennent un air très artistique.

UNE FILIALE DE

ENTERTAINMENT ONE

CINÉMA 36 ROUYN-NORANDA e

FESTIVAL

INTERNATIONAL

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE · 28 OCTOBRE – 2 NOVEMBRE 2017

L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017 13


HISTOIRE

LES DÉBUTS DE ROUYN-NORANDA RN SE RACONTE

communications étaient fermées à l’automne et au printemps. Il fallait attendre l’ouverture de la navigation. À ce temps-là, les “soûlauds” s’empressaient vers le bureau de poste pour envoyer une commande. On faisait venir un flacon de ci, un autre de ça, etc., tout comme une marchandise ordinaire. » L’un des lieux de débauche est la salle Pippen, située au coin des rues Perreault et Galipault (aujourd’hui Larivière). Cette salle, qui est des plus festive le soir, est prêtée au curé Pelletier afin qu’il donne son prêche le dimanche.

Au début des années 1920, le canton de Rouyn n’est encore que très peu habité et l’alcool ne coule pas encore à flots. Seuls les Premières Nations et quelques prospecteurs fréquentent les lieux. L’approvisionnement en denrées de tout genre, notamment l’alcool, est très difficile. Les choses changent avec l’annonce des découvertes de minéraux précieux d’Edmund Horne. D’autres prospecteurs viennent confirmer le potentiel du canton de Rouyn. La rive sud-ouest du lac Osisko se transforme rapidement en un vaste camp où les shacks émergent en bien moins de temps qu’il n’en faut à la levure pour créer l’éthanol.

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VERONIQUE DOUCET

RALENTIR LE TEMPS

14 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017

1er septembre au 4 octobre 2017 vernissage 1er septembre 5 à 7 galerie d’art contemporain Rock Lamothe 131, 8e rue, rouyn-noranda

Dès 1923-1924, en plus des hôteliers, des restaurateurs, des commerçants de toutes sortes, beaucoup d’hommes travaillent pour des entreprises minières qui veulent développer des gisements. Les premières années, les femmes sont plutôt minoritaires. Notons, cependant, que bon nombre d’entre elles se sont démarquées comme pionnières abitibiennes. D’autres se sont démarquées pour des raisons différentes. Yukon Jessie, parfois surnommée Klondike Jessie, mais dont nous ignorons la véritable identité, était une vendeuse d’alcool. Selon les maigres sources dont nous disposons, elle pratiqua son métier dans plusieurs ruées vers l’or, notamment au Yukon, avant de se rendre à Rouyn. Cependant, l’interdiction de vendre de l’alcool, avant l’incorporation en 1926, rend la boisson relativement difficile d’accès. Ainsi, à l’époque, à l’exception des productions artisanales locales qui n’ont rien à voir avec nos microbrasseries actuelles, les seules bouteilles qui parviennent au village naissant de Rouyn sont envoyées par la poste. Dans ses mémoires, le curé Albert Pelletier, le premier homme d’Église à s’établir à Rouyn, explique comment ça fonctionnait : « On commandait par “malle”. Surtout après les jeûnes forcés où toutes les

«  Sur semaine, je célébrais la messe dans le camp de garde-feu, mais pour le dimanche, on m’offrit une salle de danse. Cette construction, faite de billes équarries, appartenait à un nommé Pippen; ce nom devait être probablement Pépin à l’origine. C’était un brasseur de cartes et un blind-pigger professionnel. La salle mesurait 30 pieds x 40 pieds. Elle nous était fournie gratuitement pour le dimanche, à la condition d’y faire le ménage, car la veille, on avait dansé là jusqu’aux petites heures du matin. Le mobilier fut vite installé : une large tablette servait d’autel et pour confessionnal, une chaise dans un coin dissimulée par un rideau. Dans une cour à bois, nous empruntions des madriers de bois brut que l’on posait sur des bûches; c’était nos bancs! Comme les échardes arrivaient dans les fesses, on apportait de vieux journaux pour couvrir les sièges », racontait le curé en 1969, dans le livre J’ai vu grandir les jumelles. Dans une entrevue donnée en 1976, Raoul Beauchemin, qui était propriétaire du Lake Shore Hôtel dans les années 1920, nous raconte que certains de ses pensionnaires avaient l’habitude de fabriquer une boisson avec du Sterno, un produit qui, à la base, servait à faire du feu. « Du Sterno, c’est une petite boule, on met une allumette, pis ça fait du feu. On peut faire cuire un petit peu. Faire chauffer du thé ou du café. […] les gens pressaient ça dans un linge où sortait un genre de jus qui était de la robine d’alcool probablement […] et les gens étaient malades en vlimeux, croyez-en ma parole. » En conclusion, que ce soit pendant la ruée vers l’or californienne, celle du Klondike ou de l’Abitibi, le vice est très présent dans ces mouvements soudains de population digne des croisades. Les vertus les plus nobles ont la vie dure là où, loin des grandes villes, autant d’argent se retrouve dans les mains d’une population composée en majorité d’aventuriers esseulés à distance raisonnable de leur passé et au futur incertain. En raison de la faible présence des institutions, de la police et de l’encadrement strict propre aux régions développées, les bons buveurs n’ont que peu de contraintes.


HISTOIRE

À COMPTER DU 8 SEPTEMBRE

REGARDS D’ARTISTES SUR L’HISTOIRE JÉRÔME ADAM

Présentée au Vieux-Palais d’Amos depuis le 11 juin 2017 et à l’affiche jusqu’au 10 septembre 2017, l’exposition Regards d’artistes sur l’histoire propose une vision artistique de l’histoire de la région par des artistes d’ici. On y regroupe la peinture, la sculpture (sur bois et granite), la poésie et la photographie dans une même exposition. La première des deux salles destinées à cette exposition est consacrée aux œuvres du peintre Claude Ferron et du poète Pierre Tremblay. Le paysagiste d’origine rouynorandienne met en valeur l’étendue de son talent à travers différents attraits régionaux, en particulier des églises. Pour la plupart, il s’agit de scènes hivernales, parfois même boréales, d’une grande splendeur. La qualité de l’œuvre Église ukrainienne est un exemple parfait de l’esprit créatif de Ferron. L’église, très bien représentée sur la toile, est plongée dans un environnement irréaliste et spirituel. Prête à s’envoler dans cet univers où le violet de la nuit est roi, la construction de 1954 semble naturelle dans ce paysage.

LES MONDES DE LA NUIT

MUSÉE DE LA NATURE ET DES SCIENCES DE SHERBROOKE UNE EXPOSITION INTERACTIVE QUI S'ADRESSE À TOUTE LA FAMILLE … POUR VIVRE UNE EXPÉRIENCE AMUSANTE ET ENRICHISSANTE !

Question d’ajouter à ce voyage culturel, Pierre Tremblay vient accompagner chacune des toiles de Ferron par un poème de son cru. Ses vers décrivent en détail les structures présentées par le peintre en laissant libre cours, à l’occasion, à des réflexions religieuses approfondies. En plus de nous faire remarquer avec habileté les détails de chaque paysage, son flot lyrique nous submerge complètement dans l’univers des toiles de Claude Ferron. La deuxième salle de Regards d’artistes sur l’histoire est quant à elle réservée à l’histoire maritime de l’Abitibi-Témiscamingue. Les toiles, parfois simplistes dans les détails et denses dans leur allure générale, de Jean Lequin nous font découvrir plusieurs scènes marquantes de l’industrie maritime de la région. À ses côtés, on peut y découvrir les incroyables sculptures sur bois de Gilles Gravel et de Lucien Allard. On ne peut qu’être émerveillé par la minutie et la précision du travail de gravure sur les rames, une autre référence maritime. Chaque coup d’œil nous fait découvrir un nouveau détail qui nous laisse bouche bée devant des œuvres si complètes. Pour finir, deux têtes sculptées dans le granite sont également exposées, gracieuseté de Jim Couture. Mises face à face, s’affrontant dans un regard vide, elles laissent vaguement distinguer un duel entre l’homme blanc et l’autochtone. Cette scène présente une réflexion sur la place importante que jouent les premiers peuples au tout début des voyages sur l’eau. Un mur est également consacré à une panoplie de photographies de bateaux qui ont vogué sur les flots abitibiens. L’exposition est intéressante à visiter seul ou en groupe pour voyager à travers les yeux de différents artistes régionaux.

APPRIVOISER SON OMBRE DOMINIQUE LAURENT

ANTICIPATIONS ET RÉMINISCENCES LUCE DUMONT

222, 1re Avenue Est | 819 732-6070 | exposition@ville.amos.qc.ca

Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h | Samedi et dimanche de 13 h à 17 h

Les arts, l’air et l’eau qui font vivre La culture, le cœur qui bat l’allure vive Vivre les arts et la culture! Vive l’Abitibi-Témiscamingue!

L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017 15


LE REFUGE PAGEAU PAR JULIE GUERTIN, IMPRIMERIE HARRICANA INC.

L’organisme avec qui j’ai été jumelée est le Refuge Pageau. Ce fut naturel de faire cette alliance pour vous parler de cette entreprise d’économie sociale qui est maintenant bien connue de la population, car nous travaillons ensemble depuis plusieurs années via mon entreprise. D’aussi loin que je me souvienne, nous avons toujours appuyé le Refuge Pageau. Je continue à m’impliquer personnellement au Refuge Pageau en siégeant au conseil d’administration depuis bientôt 3 ans.

Le refuge ne reçoit pas de subventions récurrentes pour ses activités. Le financement

16 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017

FESTIVAL DU CINÉMA INTERNATIONAL DE L’A-T PARTICIPEZ AU POLEESAT.COM

SUR L’ENTREPRISE AUTEURE...

se fait en bonne partie avec les entrées des visiteurs qui couvrent environ 60 % du budget annuel. Comme c’est un OBNL (organisme à but non lucratif), le Refuge a accès à de l’aide ponctuelle (programmes de réinsertion, emplois étudiants, etc.). Ceci permet au Refuge d’embaucher des employés pour lesquels il serait incapable d’assumer les salaires autrement. Le Refuge Pageau compte une vingtaine d’employés durant la saison estivale. Les retombées économiques de cet attrait touristique sont énormes pour notre région. Pensons à tous les visiteurs qui viennent de l’Abitibi-Témiscamingue et de l’extérieur et qui en profitent pour dormir, manger et visiter d’autres attraits de notre région! www.refugepageau.ca Abonnez-vous à leur page Facebook pour les suivre dans leurs belles aventures !

Tout le monde connaît cet organisme et son fondateur Michel Pageau. On y voit des animaux sauvages dans un milieu naturel, mais on connaît surtout le but du refuge qui est de soigner et de libérer les animaux lorsque leur santé le leur permet. En intégrant le C. A., j’ai pu comprendre bien des choses que les gens ne voient pas de l’extérieur. Il y a énormément d’heures à consacrer au Refuge et ce, 7 jours sur 7. Félix (Offroy) et Nathalie (Pageau) ne sont pas seuls à y travailler, ils ont une grande équipe qui travaille avec leur cœur. La demande est énorme pour subvenir aux besoins de nombreux pensionnaires, comme aller chercher de la nourriture et faire l’entretien des bâtisses, des abris pour animaux, des trottoirs, et j’en passe.

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Imprimerie Harricana existe depuis 1956. Après plus de 60 ans en affaires, nous pouvons dire que nous sommes une entreprise bien ancrée dans notre région ! L’entreprise ayant appartenu à notre père durant 45 ans et y ayant travaillé depuis notre jeune âge, nous sommes fiers d’être dorénavant copropriétaires Bernard et moi. Rien n’a changé depuis. Nous continuons d’offrir un service rapide et de première qualité à nos clients. Toujours à l’affût des changements technologiques grandissants de notre industrie, nous offrons les services tels que : • Impression sur presse offset et presse numérique • Impression petit et grand format • Impression et broderie sur vêtements • Objets promotionnels Que vous ayez besoin d’enveloppes, d’autocollants en vinyle, parapost, affiches, vêtements corporatifs ou d’objets promotionnels, notre équipe est là pour répondre à tous vos besoins ! Contactez-nous ! info@impharricana.com 1 800 567-6314

Développement économique Canada pour les régions du Québec appuie financièrement la SADC


FRANCINE GAUTHIER (LA SARRE), DOUBLEMENT BÉNÉVOLE, RÉDACTION ET DISTRIBUTION

Comment êtes-vous devenue bénévole pour L’Indice bohémien? Pas longtemps après les débuts, je crois. Le souvenir n’en est pas précis, mais comme je travaille dans le milieu culturel, je sais que j’ai pu couvrir des évènements culturels de la MRC d’Abitibi-Ouest à quelques reprises. Sur trois ans, peut-être quatre, j’ai eu une chronique sur le jardinage durant les mois de mai, juin et juillet. Je m’implique aussi dans la distribution du journal. Quelle est votre motivation et pourquoi croyez-vous qu’il est important de vous impliquer pour L’Indice bohémien? Si plus de gens lisaient L’Indice, la culture d’ici ne s’en porterait que mieux. C’est une lecture stimulante qui donne le gout d’y participer, de connaitre tout ce beau monde avec qui, sans le savoir de prime abord, je partage un sentiment d’appartenance, des opinions, des points de vue. Cela a l’avantage d’être extrêmement positif pour la conscience collective de toute la région. C’est un catalyseur de notre évolution. Je suis de ceux qui croient que la culture n’occupe pas assez de place ou n’en occupe jamais trop. Quels sont vos souhaits pour L’Indice bohémien? Je souhaite que le plaisir dure encore longtemps, d’autant plus lorsque je m’aperçois que je lis les mêmes choses que Dominic Ruel ou que je rejoins Philippe Marquis dans son lyrisme et sa grandiloquence ainsi qu’Ariane Ouellet dans la justesse de son propos. J’aime l’ironie de Roger Pèlerin. J’aime qu’on nous renseigne sur tout le potentiel de la région 08 en termes de cultures au pluriel, d’histoire ancienne, de préhistoire, de géographie. Ces domaines fascinants trouvent tous leur place dans L’Indice bohémien. C’est une boite à surprises!

GUILLAUME TROTTIER

FRANCINE GAUTHIER

LE COEUR DE L’INDICE

GASTON LACROIX (AMOS), BÉNÉVOLE À LA DISTRIBUTION

PHILIPPE MARQUIS (ROUYN-NORANDA), CHRONIQUEUR BÉNÉVOLE

Juste un coup de pouce. Oui, c’est par cette naïve tournure que je me permets de qualifier l’effort minime que je consens, chaque mois, à la parution de ce magnifique journal culturel régional qu’est L’Indice bohémien. Laissez-moi vous expliquer.

Comment êtes-vous devenu bénévole pour L’Indice bohémien?

Étant le propre de l’humain, l’art a toujours occupé une grande place dans ma vie. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai pris racine en sciences appliquées, spécialisation génie forestier, puis en études littéraires, profil création. Inutile de vous dire que j’ai la vie à cœur, de même que la matière, sous toutes leurs formes, dont l’humain duquel résulte l’art qui est inné, ainsi que la culture qui est acquise.

Lors de la première édition, on m’a invité à produire une chronique aux deux mois dans un nouveau mensuel culturel régional. Comme j’étais enthousiasmé par la venue de L’Indice bohémien et que j’aime écrire, j’ai accepté avec un très grand plaisir! Ma chronique est devenue mensuelle il y a deux ans environ.

Si le talent (l’art) et ce réservoir commun (la culture) qui réunit les hommes et qui est toujours en évolution sont des outils utilisés par d’avérés marchands du temple de notre temps ou par d’autres pour flatter leur égo, à l’instar d’autres personnes comme moi, je vois en l’art et la culture des aptitudes et un mode de vie qu’il faut utiliser, choyer et encourager.

Que représente L’Indice bohémien pour vous?

Il y a un an, en aout 2016, j’ai accepté de faire un brin de bénévolat pour L’Indice bohémien. Mes heures étant habitées par mes créations littéraires, j’avais quelques plages de temps libre pour un soupçon de délassement de l’esprit. C’est pourquoi j’ai accepté de m’impliquer dans la livraison de notre excellent mensuel culturel.

Un lieu d’échange, d’information culturelle et de libre expression! Pour moi, l’unique fait que L’Indice soit vivant illustre à la fois notre originalité et notre solide envie de nous écrire!

Pour être franc et pour faire court, j’ai accepté de m’impliquer pour trois raisons principales : pour faire plaisir à mon amie Danaë Ouellet, pour mon attrait pour l’art et la culture ainsi que pour donner un coup de pouce à tous ceux et celles qui mettent la main à la pâte et l’épaule à la roue de l’immense travail qu’est la parution de ce formidable mensuel culturel régional. Un mensuel indépendant, solidaire et incontournable, autant sur papier que sur le Net (Facebook et page Web), à qui je souhaite une longue vie, renouvelée mensuellement dans chacun des 70 000 foyers de notre belle et grande région qu’est l’Abitibi-Témiscamingue.

L’INDICE BOHÉMIEN EXISTE GRÂCE À SES BÉNÉBOLES. POUR LES REMERCIER, LE JOURNAL LES MET EN LUMIÈRE DANS CHAQUE ÉDITION.

AMATEUR? PASSIONNÉ? PROFESSIONNEL? Écris pour L’Indice bohémien dès maintenant! MANIFESTE-TOI À REDACTION@INDICEBOHEMIEN.ORG

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DE PANACHE ET DE LAINE

LES ARTISTES DE LA RÉGION MARQUENT LE TERRITOIRE.

NÉ SOUS UN CIEL DE ROC Crédits : Œuvre : Karl Chevrier / Photo : TAT

La culture anicinabe s'affiche fièrement à la porte de l’AbitibiTémiscamingue.

GABRIEL DAVID HURTUBISE

Grand-maman et grand-papa sont nés peu avant la Deuxième Guerre mondiale, comme beaucoup de leurs amis qui sont vieux aussi. Grand-maman dit que, quand elle était encore plus petite que nous, elle pensait que la guerre était cachée dans la grande grange du voisin. Tout le monde avait peur de la guerre, alors elle avait très peur de la grange. Le nom de ma grand-mère est si beau : Françoise, ça fait penser à framboise. Elle dit que c’est son fruit préféré parce qu’il est très délicieux. Sa coupe de cheveux ressemble à ça aussi, sauf qu’elle est blanche. Maman dit que c’est « une permanente », personne ne m’a expliqué ce que c’est. Toute la journée, elle lit de gros livres très lourds. Chaque fois qu’on en voit, elle dit qu’elle est très impressionnée par les avions, qu’elle n’a jamais compris comment ils pouvaient voler. Pareil pour moi! Grand-papa est tellement fort qu’il a dessouché le village de La Force avec sa mère. Il raconte qu’ils sont arrivés de très loin, lui et toute sa famille, avec des vaches en plus. Je trouve ça bizarre. Mon autre grand-mère aussi m’a déjà dit qu’elle était plus vieille que Rouyn-Noranda. Papa a essayé de me convaincre que c’était vrai, mais il riait beaucoup. C’était pourtant pas tant drôle. Je pense que c’est impossible parce que quand elle était petite, elle serait née dans la forêt, ça veut dire.

Saluons le travail de tous ceux et celles qui participent à marquer le territoire par les arts et la culture! L’artiste anicinabe Karl Chevrier, a réalisé l’œuvre « Danseur traditionnel » dans la volonté de démontrer la vivacité culturelle de Timiskaming First Nation. Cette œuvre, installée à Notre-Dame-du-Nord, marque l’entrée de l’Abitibi-Témiscamingue à partir de l’Ontario.

Grand-papa parle très fort parce qu’il est presque sourd. Parfois, nous allons avec lui prendre un café sur la réserve, mon petit frère et moi. C’est là-bas que des gens de partout se réunissent pour jaser. Tout le monde s’écoute et participe. Là-bas, ça rit, ça tape sur les tables et ça hurle très fort. Il a beaucoup d’amis parce qu’il va toujours au garage avec d’autres « monsieurs » qui s’appellent André, comme lui. Au village, il est reconnu comme mécanicien de tracteur à gazon et comme remorqueur. Toute la journée, il raconte des histoires, anciennes ou récentes. Il parle beaucoup des machines comme les fendeuses, les skideuses, les bulls, les trucks et plein d’autres choses. Même une fois d’un « éturgeon » plus grand qu’un homme dans le lac Témiscamingue sans fond. Avant, dans sa jeunesse, il était bucheron, puis devint foreur au diamant et livreur de maisons usinées sur des camions. Il lui est arrivé plein d’aventures extraordinaires et il lui en arrive encore. ***

POUR EN SAVOIR PLUS

Ce sont là les histoires de mon enfance. André Hurtubise a aujourd’hui 80 ans et comme beaucoup d’ainés de nos campagnes, il a colonisé l’AbitibiTémiscamingue. Pour tout dire, il a vécu et incarné la genèse d’un monde nouveau. Sur un ton bon enfant, il m’a souvent raconté le début, notre début. L’air de rien, il passe en revue, à travers des contes naïfs, les changements sociaux majeurs qui ont ébranlé le monde rural du siècle dernier.

INDICEBOHEMIEN.ORG Bonne 50e Rentrée à tous nos étudiants et étudiantes ainsi qu’aux membres de notre personnel!

Au commencement, il y avait la forêt, des arbres immenses à abattre sous un ciel de roc et de l’or. C’est beau, ça brille. Avec ça, une terre à entretenir pour aider la mère, qui eut 21 enfants. Enfin, l’arrivée des machines et de l’électricité. S’ensuivirent les affaires avec des fils électriques trop bas pour des camions, des records de carottes de mines sur les diamond drills, des feux incontrôlables qui ravagent Cobalt et des maisons usinées trop grandes pour entrer dans des centres d’achats. Puis, il parle d’un ciel plus sombre, à voix basse. La misère des paysans et des travailleurs, des restes humains ramassés à la pelle sur la route. Des hommes épuisés, mais plus efficaces à « deuce » sur une grande scie (sciotte) qu’avec les premières chainsaw. L’hiver qui n’en finit plus, les abus de pouvoir du clergé, la grande détresse des peuples autochtones, la solitude des femmes, les fausses couches, des hommes estropiés, la mort de jeunes enfants, une dizaine. Le tout raconté sans trop de jugement moral, sans trop de tristesse, en voulant dire « c’était comme ça ». Chaque année, il buche son bois de poêle et en discute tout l’hiver, au café. Pour lui, le monde est une immense machine qu’on fait tourner par la force de nos bras et de nos têtes. Ce compte rendu en accéléré, c’était un peu de son histoire, et de la vôtre. Celle qui est encore en train de se raconter, qu’il faut écouter pour pouvoir la redire tant qu’il y aura encore du monde par chez nous.

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MUSIQUE

MATHEW JAMES : UN NOUVEAU RÊVE À DÉFINIR LISE MILLETTE

Voir son nom inscrit sur la programmation officielle du FME de Rouyn-Noranda représentait pour Mathew James une forme de consécration. Il y rêvait depuis une bonne dizaine d’années, et sans s’y attendre, c’est en 2017 que son désir est devenu réalité.

Christian Messier, Les géants, huile sur toile, 152 x 122 cm, 2017.

« Je n’y croyais pas. J’avais même acheté ma passe du FME lorsqu’on m’a téléphoné pour me dire que j’en faisais partie », avoue-t-il. Originaire de Rouyn-Noranda, le rappeur de 29 ans se frotte à la scène depuis l’âge de 15 ans et fréquente le FME depuis ses débuts. « C’est un festival dont je suis très fier », insiste Mathew James. Résolu à travailler son matériel et à présenter ses créations, Mathew James s’est aménagé un studio à domicile où il peut tout faire de A à Z.

FME

« Mon studio est dans mon garage. C’est vraiment l’élément déclencheur qui m’a permis d’avancer. Je n’ai plus à attendre et comme je suis très discipliné, je peux me retrouver avec ma musique tous les jours. »

Comme il est enseignant d’éducation physique, l’été lui permet d’être plus présent sur scène, mais aussi dans son studio. Pour la saison estivale 2017, il avait « rendez-vous » avec son projet d’un nouveau EP intitulé Les profondeurs du lac miroir. « Je n’étais pas pressé de sortir ce nouvel EP, mais avec la confirmation du FME, je me suis dit que je ne pouvais pas manquer cette vitrine », confie-t-il. Le chanteur a donc choisi de faire coïncider le lancement officiel avec son spectacle du 31 aout. Sur ce EP, encore une fois, les gens de Rouyn-Noranda et ceux qui connaissent bien le secteur pourront écouter sa musique en s’imaginant les lieux qu’il met en scène.

INSCRIVEZ-VOUS! rouyn-noranda.ca Services en ligne Suivez le lien vers SAM

« Les chansons réfèrent au fond du lac. C’est une image pour représenter la profondeur de nous-mêmes. Le concept alterne de la profondeur de l’homme et celle de la nature. Je mets beaucoup d’énergie dans mes textes. J’explore les champs lexicaux et je tente de trouver le plus d’images possible et mon dernier projet est plus poétique. Mon père est anglophone, on retrouve donc un peu de franglais dans mes textes, mais j’écris en français parce que ça me rejoint. » Les profondeurs du lac miroir est la quatrième sortie de Mathew James après Crise d’octobre en 2014 et Run Noranda et Mirage en 2016. Après le FME, Mathew James aimerait bien commencer à donner des spectacles à Montréal, dans le cadre des Francouvertes, par exemple, ou d’autres festivals.

Le Système Automatisé de Messages (SAM) permet de rejoindre rapidement la population en cas d’urgence ou lors de situation importante. La principale base de données : Les pages blanches de l’annuaire téléphonique (2014). • Vous avez déménagé? • Vous n’êtes pas inscrit dans l’annuaire? • Vous désirez inscrire votre numéro de cellulaire?

L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017 19


ENVIRONNEMENT

MUSIQUE

SORTIR LÉGER SANS DÉCHETS, TOUT UN DÉFI!

LUBIK EN PLEIN ESSOR

CLÉMENTINE CORNILLE, DIRECTRICE GÉNÉRALE DU CREAT

LISE MILLETTE

Vous avez probablement entendu parler du mode de vie zéro déchet, un choix citoyen que chacun peut décider d’adopter. Internet regorge de trucs et d’astuces ainsi que de témoignages à ce sujet.

L’été s’est montré résolument rock pour Lubik à en croire la feuille de route du groupe, qui a revisité les Francofolies de Montréal, s’est offert le Rockfest, a fait partie du FRIMAT, a chauffé les planches de Signaux de nuit, en marge du Festival d’été de Québec, avant de revenir en Abitibi pour éclater la scène du FME avec le matériel de son dernier album, Vivant.

Lors de nos sorties au restaurant, pourquoi ne pas opter pour des établissements qui s’efforcent de réduire la quantité de leurs déchets en utilisant notamment de la vaisselle réutilisable? Ce n’est généralement pas le cas de la restauration rapide. À nous également d’être proactifs auprès du serveur en refusant les accessoires jetables, comme l’agitateur à cocktail, les pailles ou les ustensiles en plastique.

Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, il est parfois possible de commander de plus petites portions pour nos besoins et de partager les plus grandes. Si, malgré ces efforts, nous obtenons des restants de table, alors pensons à apporter nos propres contenants (en laisser dans l’auto pour les sorties imprévues). Les contenants proposés par les restaurateurs sont parfois difficiles, voire impossibles, à recycler. D’ailleurs, n’hésitons pas à répondre aux sondages d’appréciation en ligne des restaurateurs en leur demandant de proposer des portions de taille modérée dans leur menu et d’offrir des contenants en matières recyclables ou compostables pour apporter les restants de table. Le piquenique est bien souvent le rendez-vous du suremballage. Pour l’éviter, optons pour des accessoires sans déchets, soit de la vaisselle réutilisable, des serviettes en tissu et, si nécessaire, une couverture pour s’assoir. Il est aussi possible de mettre dans des sacs en tissu les fruits secs, noix et croustilles achetés en vrac et dans des bocaux ou des plats réutilisables les légumes, fruits frais, fromages, charcuterie, etc. Bonne nouvelle : de plus en plus de commerçants et d’épiciers acceptent les contenants apportés par les clients. Avant de partir, nous aurons pris soin de remplir nos gourdes d’eau et notre thermos de café et nous utiliserons des bocaux et des contenants en verre de préférence pour y répartir nos achats. À l’usage, le plastique, issu de l’industrie pétrolière, pourrait libérer des sous-produits de matières toxiques qui peuvent nuire à notre santé. À éviter donc… Camper sans déchets reprendra ces mêmes idées. Pour laver la vaisselle, le linge et se laver soi-même, on apportera pour un savon de Marseille, produit multiusage biodégradable fort pratique qui nous permet aussi un gain d’espace. Pour les plats très graisseux, une astuce consiste à les laver avec des cendres et à les frotter avec du sable, de la terre ou encore du marc de café. Bien entendu, on triera nos déchets sur place si des bacs sont disponibles. Sinon, on rapportera les recyclables, matières organiques et déchets à la maison pour ne pas laisser de trace de notre passage. Alors, oserez-vous relever le défi zéro déchet?

Envie de contribuer à la protection de l'environnement? Devenez membre!

Attablé à L’Abstracto, vêtu d’un t-shirt noir sur lequel on pouvait lire 117 Records, son label, Alexandre Picard, chanteur et guitariste du groupe, n’a pas la moindre prétention en passant en revue ses engagements des dernières semaines. Lubik est sollicité à de nombreuses reprises, même jusqu’à Lavaltrie et à Montmagny. Néanmoins, même si l’accueil se fait plus chaleureux lorsqu’ils revisitent certains endroits, le groupe refuse de tenir son succès pour acquis.

MATT LANGLOIS PHOTOGRAPHIE

PINTEREST

Chaque fois que nous achetons, que nous consommons ou que nous nous déplaçons, nous produisons des déchets. D’après le dernier bilan de RECYC‑QUÉBEC, près de 5,6 millions de tonnes de matières résiduelles prennent le chemin de l’enfouissement ou de l’incinération, soit 685 kg par habitant en moyenne. En 2015, seulement 25 % des matières organiques étaient récupérées. Il est donc primordial de réduire à la source notre production de déchets, et ce, même durant nos sorties. Qu’on aille au restaurant, en piquenique ou en camping, il est possible de faire une différence, un pas à la fois.

« On n’est pas en train de dire que c’est facile partout où l’on passe. On prend ça avec naïveté puisqu’au fond, ce que l’on fait, c’est de la musique. On reste des humains qui font de la musique pour d’autres humains, donc il faut le vivre dans l’humilité et l’échange avec le public », reconnait Alexandre Picard, qui, lorsqu’il est loin de ses cordes et de ses coéquipiers de scène, travaille dans un restaurant de la région. En toute lucidité, Alexandre Picard reconnait sans peine que les membres du groupe, sensiblement les mêmes que ceux de la formation originale alors qu’ils étaient au cégep, ne sont pas les seuls responsables de la réussite du band.

« Ça prend des bonnes blondes et des employeurs compréhensifs qui participent aussi au projet à leur manière. Parce qu’au-delà des quatre gars du band, il y a aussi la famille, les amis, ça prend tout ça pour réussir », raconte Alexandre Picard. Lubik a été formé en 2010 et en revisitant le chemin parcouru, Alexandre Picard ne peut s’empêcher de sourire de satisfaction. « C’est juste beau. Je pense à ceux qui nous ont laissé jouer dans leurs bars un peu partout, à Amos, La Sarre, à Rouyn. Et la roue tourne, aujourd’hui, on a des p’tits gars de 14 ans qui font notre première partie et même eux nous impressionnent. Ça nous fait comprendre qu’on est dans un mouvement. Tu vois, tu reçois aussi et plus on fait des spectacles, plus on gagne en confiance et le public nous reconnait aussi. C’est comme si on avait des petits drapeaux plantés un peu partout. » Entre deux spectacles, Alexandre Picard revient chez lui, reprend ses habitudes, retrouve sa région. Pas question pour lui de s’exiler. Il préfère prendre la route… à répétition, même si le trajet est long. « On est Abitibiens. On est loin de tout, mais j’ai un métier qui me permet de voir toute la beauté du Québec. Mais en même temps, il faut que l’on soit enraciné quelque part et c’est ici qu’on est ben! », résume Alexandre. Le band se porte bien et a le vent en poupe. Le groupe souhaite saisir les occasions et vivre de son art. Les quatre membres font parfois des « blitz d’isolement » pour se retrouver et produire leur matériel.

HUGO LACROIX

MARINA FONTAINE PHOTOGRAPHIE

« On y va à fond de train. On voit que c’est cultivable, que c’est possible. Nous voulons rester vrais, rester rocks. Nous verrons où ça va mener, mais notre objectif est simple : nous voulons voir les gens sourire et rester simples. » 20 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017


20 21

octobre CHASSE 2 0 1 7 À L’HUMOUR ET À LA CHANSON 2 CT. I 20 O D E R D

VEN

N A I M SA

Le r sage s e M

MUSIQUE

LA MAISON DU FRÈRE-MOFFET CULTIVE LA RELÈVE MUSICALE DU TÉMIS LISE MILLETTE

Le symbole n’est pas banal : dans la cour de la plus vieille maison du Témiscamingue, Dominic Bérubé, alias Marionnette Pointue, a réuni quelques jeunes artistes de la relève pour un spectacle estival en plein air. Dominic Bérubé portait une soutane noire d’époque pour enfiler les notes de certaines de ses pièces inédites. Un son planant, des touches vibrantes : même quelques passants, qui écoutaient de loin, ont cru bon s’agglutiner le long de la clôture pour se joindre au public venu profiter de ce rendez-vous par un bon soir d’été. C’est qu’en plus d’être auteur et musicien, Dominic Bérubé est aussi coordonnateur de la Maison du Frère-Moffet. Il fait ainsi partie de ceux qui animent le site et qui racontent comment, avec entêtement, le frère Moffet a réussi à permettre le développement de l’agriculture en sol témiscamien. Et comme si l’histoire se répétait, cette fois, ce ne sont pas des semences qui ont été mises en terre, mais les racines d’une nouvelle relève musicale, dont le jeune groupe Nomads.

Derrick FRENETTE OCT. 1 2 I D AME

S

UN ÉTÉ CHAUD POUR LE GROUPE NOMADS

Korine Côté

Les cinq membres du groupe témiscamien Nomads n’ont pas chômé après la fin des classes. De retour au Témis pour prendre une pause des études, le band a enfilé un trio de prestations qui s’est terminé le 28 juillet dernier à Ville-Marie, dans la cour de la Maison du Frère-Moffet. « On essaie de se booker le plus possible pendant l’été afin de réunir assez d’argent pour se louer un local. C’est ce qu’on a fait l’hiver dernier et c’est ce qui nous a permis de pratiquer à la même place », explique Elliot Paquette, chanteur principal du groupe.

À LA SALLE MULTIDISCIPLINAIRE DU CENTRE CIVIQUE À COMPTER DE 20 H TOUS LES SOIRS

Le band a commencé son été en force en se faisant offrir la première partie de Steve Hill à Témiscaming le 17 juin pour un spectacle en l’honneur du 150e du Canada.

30 $/1 soir/personne ou 50 $/2 soirs/personne

Les billets seront en vente à compter du 7 septembre UNIQUEMENT au Service des loisirs. Information : 819 739-2718

« C’était une très belle expérience! On s’est fait contacter après avoir eu la confirmation pour le show de la Saint-Jean, alors disons qu’on s’est activés pas mal plus vite pour les répétitions », mentionne François Lefebvre. « Le stress est quand même monté d’un cran et ça a mis la barre plus haute encore », a ajouté quant à lui Elliot Paquette. Pour le moment, Nomads demeure un secret bien gardé et n’a jamais sorti du côté de l’Abitibi. Le groupe pourrait néanmoins s’imposer tranquillement et porte déjà ses propres compositions, dont Chacun pour soi et Pluie de grêle. « Pour l’instant, on s’équipe en vue de s’enregistrer », mentionne Elliot Paquette en entrevue avec L’Indice bohémien, laissant planer la sortie d’un possible EP.

Entente de développement culturel

De son côté, François Lefebvre a bon espoir de pouvoir éviter l’enregistrement studio pour cette première sortie et mise sur une production indépendante pour lancer le groupe. L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017 21


MUSIQUE

POSTE D’ÉCOUTE

LA PLUIE N’A PAS BOUDÉ LE PLAISIR D’OSISKO EN LUMIÈRE

LOVESHIT II BLONDIE & THE BACKSTABBERZ DE JASON BAJADA LA RÉDACTION

MALORIE NOËL, 12 ANS, ROUYN-NORANDA

Ceci est ma première chronique en tant que blogueuse culturelle. Durant le mois d’aout, j’ai eu la chance de participer au festival Osisko en lumière de Rouyn-Noranda.

HUGO LACROIX

Ce festival permet aux artistes de venir chanter en plein air, devant public. J’ai eu la chance d’y assister le dernier soir, mais pour les autres soirées, je pouvais entendre la musique de chez moi.

Le spectacle d’Alex Nevsky et de Milky Chance du samedi soir était vraiment génial. Ils étaient énergiques et ils faisaient danser le public. Cette soirée a été très amusante. Tout le monde attendait avec impatience la chanson la plus connue de Milky Chance, Stolen dance. Dans les jours précédents, le jeudi et le vendredi, il y a eu beaucoup de pluie, mais les spectacles ont tout de même été un succès. On m’a même raconté que le jeudi soir, Les Cowboys Fringants ne voulaient plus quitter la scène tellement ils avaient du plaisir. Osisko en lumière réunit à peu près 8000 personnes par soir et chaque fois, le ciel s’illumine de géants feux d’artifice. Ceci était ma chronique pour vous parler de ma super soirée à Osisko en lumière. J’espère avoir la chance d’y retourner un jour. LA 14E ÉDITION D’OSISKO EN LUMIÈRE A RÉUNI 23  500 PERSONNES, ET CE, EN DÉPIT DE LA SCÈNE FRAPPÉE PAR LA FOUDRE, D’UN SITE INONDÉ ET D’ÉQUIPEMENTS ENDOMMAGÉS. MALGRÉ LES INTEMPÉRIES, L’ÉQUIPE DU FESTIVAL A ACCOMPLI SA MISSION.

22 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017

Un peu plus d’un an après nous avoir donné l’album Volcano en 2016, Jason Bajada revient cette fois en anglais avec un album double et un premier lancement à Rouyn-Noranda le 1er septembre. « Cet album livre deux états bien différents, comme deux chapitres, d’où l’album double. Sur Blondie, je suis très amoureux, un peu crooneur, j’y suis tombé en amour avec un amour impossible. Sur le deuxième disque, l’état est complètement différent. Il y a un an et demi, je me suis retrouvé à l’hôpital. J’avais perdu tous mes repères, ce deuxième disque représente une thérapie assez unique », explique Jason Bajada. Il ajoute que cet album a été un véritable exutoire qui lui a permis de remonter la pente. « C’est le premier album qui m’a sauvé la vie pour vrai », confie-t-il à L’Indice bohémien. Les 20 chansons réunies sont à la fois une incursion dans sa vie personnelle et une récapitulation de l’année 2016 pour Jason Bajada. Les festivaliers du FME qui se présenteront pour assister à son spectacle le 1er septembre, à 19 h, au Cabaret de la dernière chance à Rouyn-Noranda pourront découvrir ce nouveau matériel pour lequel le chanteur affirme sans hésitation être prêt à « aller au front ». « Je ne me suis jamais senti comme ça pour un album. Ça ne pourrait être plus moi. » Ceux qui auront manqué sa présence en sol abitibien devront patienter pour un éventuel retour. Après le FME, il sera à Montréal en septembre pour y lancer ce même album et ensuite en Italie, en 2018, pour une tournée.


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CALENDRIER CULTUREL SEPTEMBRE 2017 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

MUSIQUE Safia Nolin 7 septembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 8 septembre, 20 h Service culturel de Val-d’Or Festivités champêtres 9 septembre, 13 h à 17 h 18 h, souper spectacle Infrastructure sportive de Saint-Marc-de-Figuery Julien Clerc 14 septembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 15 septembre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 16 septembre, 20 h Service culturel de Val-d’Or Buzz : L’histoire de la musique 23 septembre, 14 h Théâtre du cuivre (RN) 24 septembre, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or 25 septembre, 19 h Théâtre des Eskers (Amos) 26 septembre, 18 h 30 Ville de La Sarre 17 et 18 septembre, 20 h Le Rift (VM) JeanBLEU Nichol : Pantone 306 U 27 septembre, 14 h Service culturel de Val-d’Or 28 septembre, 14 h Théâtre du cuivre (RN) Michel Louvain 30 septembre, 20 h Service culturel de Val-d’Or Vincent Vallières 29 septembre, 20 h Service culturel de Val-d’Or 30 septembre, 20 h Le Rift (VM) DANSE Son Candela, soirée latine 2 septembre, 21 h Théâtre des Eskers (Amos) EXPOSITIONS Véronique Doucet Ralentir le temps Du 1er septembre au 4 octobre Galerie d’art contemporain Rock Lamothe (RN)

Maurice Bénard Rêveur opiniâtre Jusqu’au 30 mars 2018 Centre d’archives d’Amos Regards d’artistes sur l’histoire Jusqu’au 10 septembre Vieux-Palais d’Amos Faire chantier Jusqu’au 10 septembre Salle du conseil municipal de La Sarre

HUMOUR

CINÉMA

Claudine Mercier 19 septembre, 20 h Ville de La Sarre 20 septembre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 21 septembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 22 septembre, 20 h Service culturel de Val-d’Or

Un sac de billes 10 septembre, 13 h 11 septembre, 19 h Théâtre du cuivre (RN)

LITTÉRATURE

Foire artistique Jusqu’au 10 septembre Le Rift (VM)

Club de lecture Livromagie 6 septembre, 18 h 30 9 septembre, 14 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos

La sculpture dans tous ses états Jusqu’au 10 octobre Musée d’art (RN)

Heure du conte 9 septembre, 13 h 30 19 septembre, 10 h Bibliothèque municipale d’Amos

Chasseurs Jusqu’au 10 septembre Musée d’art (RN)

Maurice Bénard - Belles matinées 12 septembre, 10 h Bibliothèque municipale d’Amos

Autour du feu Jusqu’au 14 octobre Musée d’art (RN)

Fred Pellerin Un village en trois dés 14 septembre, 20 h Ville de La Sarre 16 septembre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 18 septembre, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or 12 et 13 septembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN)

Annie Paulhus Gosselin Je suis désemparée Jusqu’au 8 octobre GRIS : Pantone 423 U L’Écart (RN) La forêt s’en vient Jusqu’au 8 octobre L’Écart (RN) Vision de l’âme (sculptures et tableaux) Jusqu’au 30 septembre Fontaine des Arts (RN) Les mondes de la nuit Du 8 septembre au 19 nov. Centre d’exposition d’Amos Luce Dumont Anticipation et réminiscences Du 8 septembre au 19 nov. Centre d’exposition d’Amos Apprivoiser son ombre Du 8 septembre au 19 nov. Centre d’exposition d’Amos L’éternité, le jour d’après Jusqu’au 17 septembre Musé d’art de Rouyn-Noranda

THÉÂTRE Le secret public 15 septembre, 19 h Service culturel de Val-d’Or Starshit 8 septembre, 20 h 9 septembre, 16 h 10 septembre, 14 h Le Rift (VM) 19 au 22 septembre, 20 h 23 septembre 16 h Agora des Arts (RN) JEUNE PUBLIC Explorons la science : Apprentis chimistes 23 septembre, 9 h 201, rue Dallaire (RN) Explorons la science : découvrons les minéraux 23 septembre, 10 h 30 201, rue Dallaire (RN)

Les pépites de Xavier de Lauzanne 17 septembre, 13 h 18 septembre, 19 h Théâtre du cuivre (RN) Le roi des Belges 24 septembre, 13 h 25 septembre, 19 h Théâtre du cuivre (RN) Émoji le film 2 septembre, 13 h 30 3 septembre, 13 h 30 4 septembre, 13 h 30 Le Rift (VM) Blonde atomique 1er septembre, 19 h 30 2 septembre, 19 h 30 3 septembre, 19 h 30 4 septembre, 19 h 30 Le Rift (VM) DIVERS Génies sages et moins sages 8 septembre, 13 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos Conférence : La Transcaucasi 12 septembre, 19 h 30 Le Rift (VM) 29 septembre, 13 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos Spectacle-bénéfice au profit de La Piaule avec Square-Frog 23 septembre, 20 h Service culturel de Val-d’Or Fernand Bellehumeur se livre à nous 14 septembre, 18 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos Les grands explorateurs Portugal 27 septembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 28 septembre, 19 h Ville de La Sarre Journées de la culture 30 septembre, 13 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017 23


24 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2017


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